J’ai beaucoup été sollicité ces derniers jours pour rebondir sur ce qu’il s’est passé à Paris (l’attaque rue Nicolas-Appert).
J’ai refusé car ce qu’on demande, de manière sous-jacente, c’est en réalité de commenter l’actualité. Or, c’est une mauvaise chose. Répondre aux questions médiatiques, c’est “forcement” répondre à de mauvaises questions.
La posture médiatique vise, mécaniquement, à rebondir sur l’aspect émotionnel d’un fait divers (émotion, indignation, peur…).
La posture sociologique ou scientifique vise à comprendre et/ou décrire une dynamique générale et non un acte isolé.
Cette attaque, ne constitue pas un “retournement de tendance”. Elle intègre une dynamique déjà en action (le terrorisme et/ou les crimes). La méthode n’est pas non plus nouvelle (attaque subite, solitaire, avec des moyens rudimentaires).
Même s’il est naturel de s’émouvoir d’un acte au sein duquel il y a des victimes innocentes, il n’est pas forcement nécessaire, en tout cas pour le sociologue, de produire du discours qui n’apporterait pas grand chose.
On peut certes s’indigner et condamner, mais, en tant que sociologue, on peut s’interroger sur la valeur ajoutée d’une telle posture vis-à-vis du processus analytique.