L’intelligence, ça n’est pas connaître beaucoup, connaître plus, retenir et/ou savoir outre mesure.
L’intelligence c’est en réalité être libéré de la peur.
Il s’agit, non de la peur physiologique ou de la crainte qui engendre des réactions biologiques et corporelles comme l’accélération du rythme cardiaque ou la décharge d’adrénaline. Il s’agit de la peur lorsque nous sommes seuls, avec nous-mêmes, dans l’intimité; lorsque la pensée vagabonde, interroge ou tente de le faire; lorsque l’esprit nous chuchote ce sur quoi nous évitons de nous questionner en menant une vie sociale ou professionnelle bien remplie, sans temps mort, en veillant à toujours être entourés, distraits pour en vérité ne jamais être seul avec soi-même, comme si nous propre présence nous répugnait ou nous glaçait d’effroi.
Ainsi que l’affirme Krishnamurti:
« Nous exigeons sans cesse d’être divertis, amusés, arrachés à nous-mêmes. Nous avons peur d’être seuls, peur d’être privés de compagnie, privés de distraction (…). La plupart des gens sont constamment occupés à effectuer leur « puja » rituelles, à répéter certains mots, à s’inquiéter de ceci ou cela parce qu’ils ont peur de se retrouver seuls face à eux-mêmes. Essayez donc de rester seuls sans aucune forme de distraction, et vous verrez que, très vite, vous avez envie de vous éloigner de vous-mêmes et d’oublier ce que vous êtes ».
Pour beaucoup, les cultures, les acquis, la science, le rationalisme, l’éducation, les biens matériels, l’honneur, la gloire, la fierté, l’ambition, l’image, l’égo, le désir, sont autant de cadres qui emprisonnent les étincelles de la pensée, la créativité et la curiosité.
Il faut laisser ces étincelles enflammer les cadres et les consummer; les laisser errer, passer, repasser, insister, ici, là-bas, sans avoir peur du fait qu’on puisse se voir qualifier de rêveur ou d’avoir toujours « la tête dans les étoiles« , de puéril, d’idéaliste ou d’utopiste. Les enfants sont vivants car ils ne cessent de questionner le monde sans se soucier des autres ou des regards, une question en appelant une autre, sans gêne ni remord. Ils n’ont pas de cadre, ils ne s’interdisent rien. Rien n’oriente chez eux la pensée dans une direction particulière. C’est en ayant aucune direction spécifique que l’on peut toutes les emprunter. C’est en se libérant des références, des tuteurs, des maîtres et des cadres que la pensée peut être fluide, mobile et générer de la vitalité. Alors que maîtrisée, dominée, captée, contrainte, elle ne pourra se déplacer que dans son microcosme pour au final cesser de se charger en éléments nutritifs, stagner et mourir.
En definitive, être intelligent c’est garder une âme d’enfant.