You are currently viewing « Fonds Marianne : la véritable « haine de la République » ?

« Fonds Marianne : la véritable « haine de la République » ?

L’affaire des « fonds Marianne » montre que le radicalisme et la radicalisation étaient, pour certains acteurs politiques comme médiatiques, des « opportunités », un business.

Je ne cesse de le répéter : au-delà de la question des attaques liées au terrorisme (ultra minoritaire et très micro-contextuelle), la question de l’islam et de ses dérivés est, avant tout, un outil politique et médiatique.

On a beaucoup parlé de la « haine de la République » pendant les attentats de 2015 et post 2015. J’ai toujours refusé ce type d’expression-slogan. On en parlait de manière large : pas simplement pour parler des terroristes, mais pour évoquer les sujets — ou non-sujets — périphériques (islam et ses dérivés : banlieues, immigration, laïcité…).

Mais la haine de la République, n’est-ce pas alors également cette affaire de Fonds Marianne ? N’est-ce pas faire du profit sur un acte horrible en prétendant lutter contre la barbarie qui a conduit à lui?

Dans la foulée, les détournements de fonds publics, abus de confiance et autres abus de biens sociaux par exemple, si régulièrement rattachés aux fonctions politiques locales, régionales ou nationales depuis des décennies, n’est-ce pas, cela aussi et surtout, la haine de la République ?

Les slogans, les pseudos-spécificités essentialistes criminelles et délinquantes de telle ou telle population et autres inepties liées au prêt-à-penser sont des illusions et ne peuvent satisfaire que les esprits médiocres et superficiels.

Les religions, les normes, les valeurs, les systèmes, les voies, les philosophies, les cultures, les méthodes, ne nous rendent ni meilleurs ni pires. Au mieux, elles nous permettent de lutter contre ce qui fait notre nature contradictoire en nous permettant de nous maintenir, tant bien que mal, sur le délicat et fragile fil de l’équilibre. Mais c’est à partir de notre nature fragile et contradictoire, souvent dichotomique, myope et égocentrique, que les sciences humaines et sociales doivent nous lire et nous appréhender.

Redwane El Bahar

Doctorant en sociologie, je mène une thèse intitulée : "radicalité, radicalisme et radicalisation en lien avec un contexte islamique en France.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.