Pourquoi écrit-on? Plus précisément pour qui écrit-on ? Et plus spécifiquement encore, quelle est l’utilité des écrits scientifiques discursifs sur certaines problématiques en lien avec les sciences sociales par exemple, ou à propos de problématiques humaines plus globalement ?
Eveiller les consciences ? Probablement. Les consciences de qui ? Qui sont les récepteurs des discours scientifiques ou académiques. La plupart du temps ce sont les scientifiques eux-mêmes. D’ailleurs la tradition académique, du moins au sein des sciences sociales, met un point d’honneur à ne pas se faire comprendre du profane.
Les destinataires peuvent parfois être politiques avec donc une « utilité » qui peut être plus directe ou concrète mais pas automatique.
Parfois les destinataires peuvent être un public non-spécialiste mais manifestant de l’intérêt pour ce type de discours.
Dans tous les cas, les récepteurs sont restreints.
Le changement des mentalités passe davantage par le cinéma ou le spectacle à travers, d’une part une capacité à mobiliser les masses de manière plus conséquente, et à travers la sollicitation de leviers imaginaires et émotionnels. Les changements ne passent généralement pas par la sociologie, l’histoire, la psychologie ou l’anthropologie même si ces disciplines peuvent être plus proches des réalités de terrain.
En définitive, quelle est la valeur concrète des productions discursives scientifiques au regard de certaines problématiques humaines si elles ne sont ni audibles, ni rependues ou non prévues pour être diffusées et portées à la connaissance de tous ?